Une nouvelle recherche menée en Suisse offre une avancée spectaculaire pour aider des personnes paralysées à reprendre la marche. Trois hommes ont ainsi pu recouvrer en partie l’usage de leurs jambes grâce à des stimulations électriques synchronisées et des semaines de rééducation intensive.
Le contrôle des muscles paralysés
C’est une avancée sans précédent en la matière puisque trois hommes ont recouvré le contrôle de leurs muscles paralysés depuis longtemps et ont pu marcher à nouveau en l’absence de la stimulation continue.
Nul miracle ici, mais le travail de titan d’une équipe de scientifiques de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).
Des études américaines précédentes avaient pourtant montré une capacité de faire quelques pas avec des aides à la marche, mais uniquement avec une stimulation continue.
Récupération neurologique
Selon Chet Moritz, spécialiste américain de l’Université de Washington à Seattle, le fait qu’après plusieurs mois de stimulation, ces trois hommes aient pu reprendre le contrôle de leurs muscles paralysés, sans activer la stimulation, est une “preuve solide que le cerveau et la moelle épinière ont rétabli des connections naturelles.”
Cette stimulation a donc pour but de faciliter la commande du cerveau de ces patients paraplégiques. Plus extraordinaire encore, les trois participants ont pu conserver le contrôle volontaire de leurs jambes, même après l’arrêt de la stimulation électrique.
Une expérience en 2 phases
Cette expérience comprend deux phases pour les patients :
- Dans la première, c’est la phase de stimulation qui permet une activation des muscles et augmente l’endurance à l’entraînement ;
- Dans la seconde phase, le patient commence à voir une certaine récupération neurologique et à retrouver le contrôle de ses muscles sans stimulation.
La stimulation de la moelle épinière par électrode est une première mondiale pour les personnes paraplégiques. Et cette percée médicale n’est pas prête de s’arrêter là puisque la prochaine étape sera de tester cette neurotechnologie très tôt après le traumatisme, quand le système neuromusculaire n’a pas encore subi l’atrophie consécutive à la paralysie chronique.